MUTZIG de 1969 à 2018en

11 km pour faire un tour du fort de Mutzig , que je n'ai jamais vu , pour cause enceinte militaire, interdit aux civils , idem ce matin , lors de mon arrivée en gare de Mutzig, j'ai tenté de pénétrer dans la caserne ou j'ai passé 12 mois en 1970, pas par effraction, pas envie de me retrouver en taule , je me suis présenté à l'entrée , voilà j'ai fait mon armee ici en 1970 , j'aurais voulu revoir ma caserne , réponse : "pas possible interdit aux civils ", je le vois même pas le soldat de faction , il me parle par un interphone, il pourrait au moins sortir . J'insiste , même réponse , ok il s'en fou , mais en repartant
je me suis dit , je reviendrai demain et demanderai à voir un gradé, eh , mais je suis caporal de réserve , merde , c'est pas tout à fait civil ça . C'est vrai que je n'ai pas mon livret militaire, je l'ai perdu , et oui je crois que je l'avais oublié dans mon treillis de soldat , lorsque j'ai été libéré , en décembre 1970 , le capitaine Dudon , qui commandait notre compagnie, me l'a renvoyé chez moi par courrier , avec un mot " soldat de 1er classe Le GUENNAN, vous aurez été étourdis jusqu'au bout .
Je m'en rappelle comme ci c'était hier . Je l'aimais bien ce capitaine Dudon, petit bonhomme, bien sec , avec un visage plus tôt humain pour un militaire de carrière, son adjoint c'était le lieutenant Florentin une grosse brute avec une tête genre gros cochon , un peu la cochonne du moppet show, une grande geule , donc c'était pas une beauté en plus il devait faire 1,90 et 120 kg , la'bête quoi, mais lorsque nous faisions de grande marche , une par mois je me souviens , d'une en particulier je crois 80 km en deux jours , il était à nos côtés , et il en chiait comme un russe , avec  sac à dos en plus de 20kg
Il fallait en vouloir , et quand on en bavais ensemble en manœuvre il était plus tôt sympa. Je dirais même que je lui dois de ne pas avoir de rab à l'armée . J'explique'parce que les jeunes d'aujourd'hui ne savent plus ce que c'est . Je parlais de la taule, la prison quoi à l'armée , tu faisais une connerie, c'était souvent , le mur , c'est à dire on sortais en dehors de la caserne sansn'y avoir le droit , et en civil en plus, ça m'ai bien sûr arriver , j'ai pris 28 jours d'arrêt simple , il y avait les arrêts simples, tu dormais le soir en prison , et tu gardais tes activités dans la journée, et les arrêts de rigueur et la t'étais enfermé  toute la journée , les arrêts simples , c'était divisé par deux pour le rab , c'est à dire après ton temps réglementaire, tu restais après tes copains qui partaient , et ça c'était dur . Dans mon cas c'était 14 jours de rab , en plus étant libéré le 19 décembre j'étais bon pour passer Noel , les boules quoi , pas au sapin . Mais mon coup de chance , je le dois au lieutenant Florentin , lors d'une manœuvre d'une semaine au camp de bitch , j'étais chauffeur de camion, transportant des troupes , il était mon chef de bord , c'est à dire dans le camion avec moi pendant une semaine, ça crée des liens , il était au courant de ma situation. Et comme je me suis plus tôt bien comporté comme chauffeur , et je crois un soir qu'on a bien picole ensemble , il m'a fait nomme 1ère classe , c'est le premier grade , après le soldat 2eme classe , et ça annulait mes antécédents de voyou de l'armée , c'est à dire que j'étais blanchis , normale GUENNAN en breton ça veut dire blanchis . Voilà pour l a petite histoire, et j'en aurais encore plein des comme ça , à vous raconter . Je peux vous le faire en alsacien , en traînant un peu les syllables .
En montant donc au fort de Mutzig cette après midi , j'ai eu un moment d'émotion, il faut bien admettre que 48 ans après beaucoup de bars et de restaurant ont disparus , mais en montant vers la colline , le restaurant LE NID DE CIGOGNE , intact j'en l'ai reconnu , c'était vraiment notre Resto préféré, quand je dis intact , en regardant l'intérieur, je m'y suis revu , avec mes potes de chambrée , on étaient souvent ensemble, c'était cosmopolite, représentatif de nos régions de France : un corse , 2 bretons , un nantais , un vendéen, un normand . Je dirais même la carte n'a pas changé , on s'en mettait plein , et on picolait pas mal aussi . Il se trouve qu'il était assez loin de la caserne , et c'était un peu long à pour rentrer quand on étaient bien bourrés . Surtout qu'on se refaisait tous les bars en rentrant normal . Un soir je suis tombé face contre terre , juste devant la caserne , j'étais bien amoché
, je ne me souvenais plus de rien , je me suis réveillé le lendemain avec des pansements sur tout le visage  , c'était un dimanche , et je devais conduire le camion qui ramassait les poubelles , j'ai eu du mal . Enfin j'arrête parce que je pourrais faire un livre de 300 pages avec tous ces souvenirs .
J'ai sans doute la capacité d oublier les mauvais souvenirs et de garder les bons , car à 19 ans on ai plus tôt insouciant, on fait des conneries , on paye , on oublie . Ah une chose que vous n'imaginez même pas aujourd'hui, moi petit breton de Surzur , quand je suis partis à l'armée de Vannes pour Mutzig, c'était la première fois que je prenais le train . Et oui 👍, alors je vous dit pas comme j'étais pas à l'aise à Paris pour changer de Montparnasse à Gare de l'Est, et devinez ce qui m'est arrivé en sortant du train , j'avais perdu mon porte monnaie avec tout l
Mes papiers et l'argent que ma maman m'avait donné . Plus un rond .
Mais comme disait ma mère , j'ai toujours eu de la chance , quelqu'un la trouvé, et il est retourné à Surzur avec tout l'argent dedans . C'est tout pour ce soir , bonne nuit les bloggers , retour demain sur Paris .

















Commentaires

  1. Alors, tu l'as fait ! Wouah ! T'as toujours la même énergie. Félicitations ! Tu me racontes tout ça en détail devant un bon p'tit repas ? À bientôt. Isabelle P.

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  2. Très beau récit avec des souvenirs sympas soldat Jean-Noël. Maintenant rompez et extinction des feux pour aujourd'hui.

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